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Déposé à la SACD

LA VOCATION DE FRANÇOIS D'ASSISE

par Michel Fustier
(toutes les pièces de M.F. sur : http://theatre.enfant.free.fr )


PPERSONNAGES
L'historien de service, le pape, son secrétaire, François d'Assise

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L'HISTORIEN DE SERVICE - Nous sommes au treizième siècle, à Rome. Un grand siècle pour la chrétienté: saint Louis, roi de France, Richard Cœur de Lion en Angleterre, Frédéric de Hohenstaufen comme empereur romain-germanique, les Croisades qui battent leur plein, une Eglise riche et puissante qui, par la voix de Grégoire VII, a déclaré le pape véritable souverain du monde ("verus Imperator"). Mais au milieu de cette richesse et de cette violence, de timides voix s'élèvent qui voudraient revenir aux sources du christianisme des pauvres et des humbles... Dont celle de François d'Assise qui, aujourd'hui, en 1209, vient d'arriver à Rome pour tenter de voir le pape Innocent III et lui demander d'approuver le mode de vie qu'il a choisi... Mais le pape n'est pas très enthousiaste...

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LE PAPE - En vérité, nous sommes fatigués de tous ces gens qui veulent retrouver l'Evangile. Comme si nous l'avions perdu! Qui sont-ils?
LE SECRETAIRE - Quelques mendiants... L'évêque d'Assise a insisté pour que vous les receviez. Une douzaine de pauvres garçons!
LE PAPE - Douze, comme les Apôtres! J'ai une idée, faites-les revenir pour le Jeudi saint. Je leur laverai les pieds... Ça tombe bien!
LE SECRETAIRE - Ce n'est pas ça qu'ils demandent...
LE PAPE - Ils nous ennuient! Nous qui sommes le maître du monde, qui faisons et défaisons les rois... Et aujourd'hui même nous avons à trancher la querelle entre Frédéric et Othon, qui se disputent le Saint Empire! ...Nous qui soutenons la croisade contre les infidèles en Espagne... qui sommes très préoccupé par celle qui se prépare en France contre les Cathares... nous donc, qui luttons sans cesse pour maintenir en vie un misérable monde, qui menace de s'écrouler!
LE SECRETAIRE - Votre Sainteté... Pour faire plaisir à l'évêque d'Assise!
LE PAPE - Bien, cela nous distraira. Donc, quelques mendiants? Que veulent-ils?
LE SECRETAIRE - Votre bénédiction, pour vivre de la manière qu'ils ont choisie.
LE PAPE - Dites m'en plus. Mais soyez bref...
LE SECRETAIRE - Il s'agit d'un certain François Bernardone, le fils d'un gros marchand d'Assise. Un marchand de draps. Riche! Son fils donc... Jeunesse dorée. Il fait la fête avec les jeunes gens de son espèce... Très amoureux aussi des exploits militaires. Il s'engage même une fois comme soldat contre Pérouse, mais il est fait prisonnier... Il reste en prison un an. A son retour, au lieu de prendre gentiment la succession de son père, qui n'attend que ça, il sombre dans la dévotion. Il est tombé amoureux de "Dame Pauvreté". Quelle idée, lui, le fils d'un riche marchand! En conséquence, il se brouille avec son père. L'évêque les convoque tous les deux pour essayer de les réconcilier. Et là, François, quelle tête brûlée! rompt définitivement avec son passé, et jette ses habits à la tête de son père... Il ne veut plus tenir quoi que ce soit de lui. C'est la "Pauvreté" qui le tient. Il s'en va tout nu ou presque et s'installe dans une hutte de roseaux aux abords de la ville. Hiver comme été. Pour vivre, il mendie, il fait de petits travaux aussi... Il prêche l'amour de Dieu. Malgré sa condition misérable, il est joyeux, il rit toujours, il est plein de bonne humeur...
LE PAPE - Cela ne me dit rien qui vaille. Rire, dans cette vallée de larmes, c'est déjà une impiété! Cela ne le soustraira pas à la puanteur de la mort. Il est dangereux pour l'homme d'être heureux.
LE SECRETAIRE - Certes, certes... Mais, pour le moment, ce François est bien vivant et, chose curieuse, il doit avoir un bien grand pouvoir de séduction! car il a été rejoint par quelques jeunes gens... des plus âgés aussi. L'évêque, un peu énervé par ces énergumènes, leur dit: "C'est bien, mais, pour prêcher comme vous le faites, vous, les joyeux garçons, il vous faut la bénédiction de l'Eglise..." Voilà! Ils viennent la chercher.
LE PAPE - Il me semble que tout ceci fleure l'hérésie.... Non, je ne veux pas les voir tous les douze. Faites entrer ce seul François....

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FRANÇOIS - Monseigneur le pape... (il s'agenouille)
LE PAPE - Levez-vous et parlez... Mais nous connaissons déjà l'essentiel de votre histoire. Maintenant que voulez-vous?
FRANÇOIS - Nous voulons vivre selon l'Evangile.
LE PAPE - Il y a beaucoup de choses dans l'Evangile... A prendre et à laisser!
FRANÇOIS - Ce que nous en avons entendu, c'est: "Si tu veux être parfait, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, puis viens et suis-moi."
LE PAPE - Vouloir être parfait, n'est-ce pas vraiment une tentation du démon? Et donc: "Suis-moi." Pour aller où?
FRANÇOIS - Là où Notre Seigneur Jésus-Christ nous mène... "Dans votre ceinture, ne glissez pas d'or ni d'argent, n'emportez ni besace, ni vêtements de rechange, ni sandales, ni bâton..." C'est comme cela que nous voulons vivre.
LE PAPE - Cela n'est pas conforme à la nature humaine, qui doit être prévoyante!
FRANÇOIS - Cela est conforme à Jésus... "Si quelqu'un veut venir à moi, s'il ne hait pas son père et sa mère, sa femme et ses enfants, ses frères et ses sœurs et jusqu'à sa propre vie, il ne peut être mon disciple."
LE SECRETAIRE - En vérité, on ne peut lire l'Evangile sans discernement. Il est dangereux de le mettre entre toutes les mains. Et même nos prédicateurs devraient... faire attention à ce qu'ils disent. Voilà les conséquences!
FRANÇOIS - Et nous avons aussi entendu, pouvions-nous ne pas l'entendre? "Si quelqu'un frappe mes disciples sur une joue, qu'ils tendent l'autre et si quelqu'un leur prend leur manteau, qu'ils ne l'empêchent pas de prendre aussi leur tunique."
LE SECRETAIRE - Nouvel exemple de ce que donne l'Ecriture quand elle est prise dans son sens littéral, par des simples d'esprit.
FRANÇOIS - Très Saint Père, ce qui est écrit est écrit... Nous qui sommes les plus petits d'entre nos frères, nous savons que nous ne sommes que des ignorants...
LE PAPE - Cela ne vous empêche pas de refuser d'entendre ce que l'on vous dit et de vouloir faire les choses à votre façon. Vous n'avez pas d'entendement, mais beaucoup de suffisance... L'orgueil vous perdra, mes petits frères. Prenez garde que votre pauvreté ne soit un piège d'enfer. Tout ceci, monseigneur, me rappelle... il y a vingt ou trente ans... Comment s'appelait-il déjà, cet illuminé...?
LE SECRETAIRE - Vous voulez dire... si, Valdo?
LE PAPE - Oui, Pierre Valdo, ou Valdes, je ne me souviens pas.
LE SECRETAIRE - L'un et l'autre se sont dits. Oui, c'était à Lyon. Un riche marchand lui aussi, qui avait vendu tous ses biens.
FRANÇOIS - Notre Seigneur le pape peut donc voir que nous ne sommes pas les seuls.
LE PAPE - Oui, des pauvres, eux aussi! La même folie. Et ils prêchaient. Et ils disaient que l'Evangile... Ils avaient eu l'audace de faire traduire l'Evangile dans leur langue. Ça s'est mal terminé, je crois?
LE SECRETAIRE - Oui. Les Vaudois ont été excommuniés. Mais ils n'ont pas disparu.
LE PAPE - L'Eglise est empoisonnée par tous ces pauvres nigauds. François d'Assise, tu vois ce que tu risques? Et vous êtes une douzaine, si j'ai bien compris, et vous vivez dans des cabanes de roseau à ne pas faire grand' chose, et vous mendiez, et vous jeûnez, et vous priez la nuit.
FRANÇOIS - Oui, car il est dit: "Veillez et priez tout le temps."
LE PAPE - Assez de leçons! Non, je n'approuverai pas ton mode de vie. Il ne convient pas à des hommes qui se respectent. La dignité des fils de Dieu doit être défendue... Et quand je pense que tu as osé te présenter devant le pape vêtu de haillons et avec ta chevelure en désordre... Tu ressembles à un porcher! Non, tu ne nous intéresses pas. Laisse-moi tranquille. Retourne à tes pourceaux et fais-leur tes sermons.
FRANÇOIS - Monseigneur le pape... (se retire)
LE SECRETAIRE - Vous l'avez renvoyé bien durement!
LE PAPE - Ces donneurs de leçons nous importunent.
LE SECRETAIRE - Votre Sainteté, si nous rejetons ainsi la demande de ce pauvre, n'est-ce pas reconnaître que l'Evangile est impraticable, et ainsi blasphémer le Christ, son auteur?
LE PAPE - Allons donc... Vous êtes bien impertinent vous aussi... Nous y réfléchirons.

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L'HISTORIEN DE SERVICE - Quelques jours après, François revint devant le pape....
LE SECRETAIRE - Votre Sainteté, il a suivi votre conseil et il a été garder les pourceaux, et voici qu'il se présente à nouveau, tout barbouillé de fumier...
FRANÇOIS - Monseigneur le pape, maintenant que j'ai fait ce que vous m'avez ordonné...
LE PAPE - Quelle puanteur... Tu offenses le pape.
FRANÇOIS - Je ne peux pas offenser le pape. J'ai simplement obéi au pape!
LE PAPE - Oui, mais avec quelle insolence... Et avec cette habitude qu'il a de prendre les choses au pied de la lettre! Qu'on le lave, qu'on l'habille convenablement et que de nouveau on nous le présente...
LE SECRETAIRE - Oui, Votre Sainteté....
FRANÇOIS - Seigneur pape, vous me faites violence! (sort)
LE PAPE - En vérité, nous avons fait cette nuit un rêve étrange...
LE SECRETAIRE - Un rêve étrange?
LE PAPE - Oui. La basilique du Latran... Elle était là, debout dans le ciel, s'élevant de toute sa splendeur, symbole probablement de la grandeur de l'Eglise... Et soudain, nous entendons un bruit obscur, comme un tremblement de terre, et nous voyons la basilique qui fléchit et commence à se disloquer. Survient alors un petit homme brun, vêtu d'une robe de bure qui, étendant les bras aussi haut qu'il le peut, parvient à redresser la basilique menacée. Or, ce petit homme brun ressemblait singulièrement à notre gardien de pourceaux... Il faut parfois croire aux songes! Si on a fini de le laver, qu'on le fasse revenir.
FRANÇOIS - (rentrant) Maintenant que j'ai fait ce qui m'a été dit, je veux, Seigneur pape, qu'à votre tour...
LE PAPE - Tu veux! Est-ce comme cela qu'on parle au pape? Mais après tout, cette simplicité ne nous déplaît pas. François d'Assise, nous avons réfléchi. Peut-être as-tu raison, peut-être faut-il, dans certaines circonstances et avec la prudence suffisante, prendre l'Evangile au pied de la lettre. Que demandes-tu exactement?
FRANÇOIS - La permission, pour moi et mes compagnons, de vivre avec une grande rigueur de pauvreté, à l'image de Jésus, qui n'avait même pas une pierre où reposer la tête, et d'aller par les campagnes et par les villes, prêcher l'Evangile...
LE PAPE - Croyez-vous en l'Eglise que Jésus a fondée? Fais attention à ce que tu vas me répondre...
FRANÇOIS - Nous croyons en elle.
LE PAPE - Respectez-vous tous les sacrements qu'elle a institués, reconnaissez-vous les prêtres et religieux comme vos guides naturels?
FRANÇOIS - Nous les respectons et nous les reconnaissons.
LE PAPE - Et voulez-vous rester avec dévotion les membres obéissants de cette Eglise? Ne te dérobe pas!
FRANÇOIS - Oui, nous le voulons. Malgré tout ce que nous avons vu dans Rome, le luxe, l'orgueil, la violence qui nous ont scandalisés, nous le voulons. La sainte messe nous rattache malgré tout aux prêtres qui ont pouvoir de la dire.
LE PAPE - Il y a tant d'hérétiques pour le moment, qui pour des raisons extravagantes... Et tous, sous le prétexte de retourner à l'Evangile... Même ici, en Italie, ils fourmillent. Nous en avons brûlé quelques-uns, mais je ne saurais trop craindre, de proche en proche, que la contagion... Tu dois comprendre que je me méfie!
FRANÇOIS - Je comprends... Et si vous nous permettez de faire ce que nous vous demandons, il faudra nous surveiller nous-mêmes de près, de peur que nous ne fassions un faux-pas. Vous êtes si plein de soupçons...
LE PAPE - Hélas... Mais enfin, malgré nos soupçons et pour des raisons qui ne regardent que nous, que cela soit dit, nous vous autorisons, du bout des lèvres, à vivre pauvrement. Vous prêcherez la résignation aux petites gens. Attention, la résignation seulement. Ils en ont bien besoin. L'évêque d'Assise vous surveillera. Et si le Seigneur vous accorde vraiment sa grâce, et si vous trouvez d'autres jeunes gens assez fous pour partager votre genre de vie, revenez nous voir dans quelques années et nous vous donnerons peut-être de plus grandes missions.

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L'HISTORIEN DE SERVICE - Et, songeur, François s'en retourna avec ses frères. Et quand ils furent dans la vallée de Spolète, il leur dit: "En vérité, quand je vois l'opulence et les turpitudes des Romains, plutôt que de prêcher la résignation aux pauvres, j'ai envie de m'adresser aux corbeaux et aux oiseaux de proie que je vois voler dans le ciel et de leur dire, comme l'ange de l'Apocalypse: "Rassemblez-vous au grand banquet de Dieu, mangez la chair des rois, la chair des tribuns, la chair des glorieux, la chair des chevaux et des chevaliers, la chair des hommes libres et des esclaves, la chair des petits et des grands. Car Rome est devenue comme la grande Babylone." C'est comme cela que François parla aux oiseaux. Et ils se réfugièrent dans leur pauvreté!


RAPPEL HISTORIQUE

François Bernardone, connu sous le nom de François d'Assise, naquit en 1186 et mourut en 1226. Il est le fondateur de l'ordre des Moines franciscains, ou plus exactement des Frères mineurs, qui ont mis la pauvreté et la prédication au centre de leur spiritualité... Il fut canonisé en 1228. Les prédications qu'il avait faites un peu partout, les miracles qui sont dits les avoir accompagnées et surtout sa volonté de retrouver l'Evangile dans toute sa pureté lui valurent une immense renommée et firent ensuite de lui un personnage majeur de l'Eglise catholique.
La vie de saint François n'est pas très bien connue... En 1257, le moine Bonaventure, fut élu ministre général de l'Ordre des Franciscains et en 1266, pour apaiser les querelles qui agitaient l'Ordre, il ordonna la destruction de tous les documents antérieurs qui concernaient François, en particulier les écrits de Thomas de Celano, au profit d'une vie que lui-même, Bonaventure, venait d'écrire. Vie tendancieuse et fantaisiste, dit Jacques Le Goff ! Ainsi beaucoup de documents authentiques (qu'ils soient historiques ou légendaires) disparurent... Ce qui n'empêcha pas certains témoignages de réapparaître par la suite et beaucoup d'autres écrits de venir également contribuer à la légende franciscaine. Plus d'un siècle après sa mort un auteur anonyme écrivit les Fioretti, ou Petites Fleurs, qui sont le récit très touchant et parfois un peu délirant, de ce que la légende, à travers les siècles, nous a transmis.
(A noter que des opérations du même type - établissement d'une vérité officielle - marquent l'histoire des Evangiles, dont le texte définitif fut, semble-t-il fixé ou au moins diffusé par l'évêque Eusèbe au temps de Constantin, c'est à dire au début du quatrième siècle; l'histoire aussi du Coran dont le calife Uthman, 15 ans après la mort du prophète, fit détruire tous les versions antérieures avant d'imposer la sienne, et l'histoire des premiers livres de la Bible - le Pentateuque - qui n'auraient été définitivement rédigés qu'en -700, c'est-à-dire quelque cinq cents ans après un Exode qui reste lui-même historiquement hypothétique...)
Lorsque donc le pape lui eut donné l'autorisation verbale de vivre pauvrement avec ses frères (1210), il fut rejoint pas un très grand nombre d'adeptes qu'il installa ici et là en Italie, et même à l'étranger. Ils vivaient comme ils pouvaient et s'en allaient prêcher dans les campagnes et surtout dans les villes. Ils furent bientôt si nombreux qu'il se posa des problèmes de gouvernement qui dépassèrent le pauvre François... Certains frères (les spirituels) poussaient dans le sens de la pénitence et de la pauvreté, d'autres voulaient vivre une vie moins austère et plus régulière: d’où des disputes et des scissions dans l'Ordre. Une nouvelle règle écrite lui fut donnée en 1223, mais rapidement, François, qui détestait l'exercice de l'autorité, passa la main et se mit en retrait. L'Ordre qu'il avait fondé se fragmenta dans les années qui suivirent en plusieurs obédiences, dont certaines eurent des problèmes avec les autorités ecclésiastiques. Quant à François, il finit sa vie dans la solitude sur le mont Alverne où il est dit avoir reçu les "stigmates", c'est-à-dire, sur ses mains, sur ses pieds et dans son flanc, des plaies identiques aux blessures de Jésus crucifié.
Très préoccupé des relations de la chrétienté avec l'islam (les Croisades battaient leur plein!), François tenta trois fois de rentrer en contact avec les "infidèles". Il n'y réussit qu'une seule fois, lorsqu'il rejoignit en Egypte la cinquième croisade, qui avait mis le siège et piétinait devant la ville de Damiette. Il s'avança, seul avec un de ses frères, devant le camp des Sarrazins, fut reçu courtoisement par le sultan et pendant plusieurs jours tenta de lui faire entendre la parole de Jésus... Mais sans succès! Il était un opposant décidé de l'usage de la force contre les incroyants.
Innocent III fut, lui, un pape politique, rigoureux et dominateur (la théocratie pontificale). Mais paradoxalement, avant de se déclarer le "verus imperator" et de mener une politique efficace de pouvoir parmi les princes, il avait écrit un traité sur la Misère de la Condition Humaine (De Miseria Conditionis Humanae) où il faisait une description désespérante du sort que la Providence avait réservé aux créatures, dans cette vie et dans l'autre...