Déposé à la SACD
MAO : LA LONGUE MARCHE
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par Michel Fustier
(toutes les pièces de M.F. sur : http://theatre.enfant.free.fr )
PERSONNAGES
De pauvres paysans chinois: le père, la mère et la fille,
le soldat Liang, la soldate Tseu-Li et un commandant de l'armée rouge,
tous vêtus de la même façon, un prisonnier du Kuomingtang.
L'HISTORIEN DE SERVICE - Quels qu'aient été par la suite les excès
du communisme chinois, ses débuts furent admirables. Dans les années
trente (1930), les membres des premières formations communistes, poursuivis
par les troupes nationalistes du Kuomingtang de Chiang Kai-shek, durent procéder,
d'un bout à l'autre de la Chine, à une retraite héroïque
de 12 000 kilomètres. C'est "La Longue Marche", qui appartient
maintenant à la grande légende de l'humanité. Au cours
de cette longue marche l'armée rouge, dans laquelle il y avait effectivement
une troupe de théâtre, inaugura un nouveau style de relations avec
les populations des provinces traversées… La pièce qui suit
en est l'illustration.
Préambule
TSEU-LI - (entrant son calot à la main et ses cheveux au vent) Je m'appelle
Tseu-Li et, bien que je sois une fille, je suis un des soldats de cette armée
rouge dans laquelle, hommes et femmes, supérieurs et subordonnés,
nous sommes tous des égaux. Mais personnellement je suis aussi la responsable
de la troupe de théâtre de notre armée… Pour votre
édification, paysans chinois, nous allons vous jouer une pièce
qui vous montrera comment nos troupes se comportent vis à vis des populations
civiles… La scène représente la pauvre cabane d'une famille
de paysans. Regardez et instruisez-vous.
1 - (une famille chinoise)
MERE - Dépêche-toi de te débarbouiller! Et quand tu auras
fini ta bouillie tu iras chercher des racines pour donner à manger au
cochon… Moi, je vais remettre un petit peu de bois sur le feu et je préparerai
la soupe pour le dîner.
FILLE - J'irais aussi jouer avec Tsu Ho?
MERE - Non, pas question. Il faut d'abord que tu ailles fendre du bois et chercher
de l'eau au puits, et aussi préparer la pâtée des canards…
Où est Petit Bouchon?
FILLE - Il est allé pêcher des poissons dans l'étang du
seigneur propriétaire…
MERE - S'il se fait attraper, le seigneur propriétaire lui flanquera
une bonne raclée.
FILLE - Est-ce que je ne pourrais pas aller moi aussi pêcher des poissons
dans l'étang du seigneur propriétaire?
MERE - Jamais de la vie, tu n'es qu'une fille, tu ne peux pas t'amuser à
aller pêcher des poissons… Et d'ailleurs tu dois encore nettoyer
l'enclos des cochons, et balayer la cour, et donner à manger au buffle…
Et puis passer le grain sous la meule… Et puis étaler la merde
sur le champ… Tu es une fille, ou quoi?
PERE - (criant de loin, à l'extérieur) Hou, hou…
MERE - Qu'est-ce qui se passe… C'est ton père?
FILLE - Oui, c'est lui… Je ne l'ai jamais entendu crier comme ça
MERE - (courant à la porte) Qu'est-ce qui se passe, qu'est ce qu'il y
a?
PERE - (entrant, essoufflé) Ah, ah, ah… Ce sont les Rouges!
MERE - Les Rouges…? Tu veux dire les communistes?
PERE - Oui, les communistes… Ils arrivent! Vite. Ils ont des nez rouges
et des yeux verts. Et les gens qu'ils attrapent, ils leur coupent les oreilles,
leur arrachent les yeux et leur ouvrent le ventre. Vite… Nous allons nous
réfugier dans la montagne…
MERE - Dans la montagne! Mais il nous faut emporter de quoi manger. Tiens, toi,
prends un rouleau de riz et toi, la marmite. Et moi, j'emporterai un peu de
viande séchée…
PERE - Dépêche-toi, dépêche-toi… (ouvrant et
fermant la porte) Trop tard, ils sont là… Nous ne pouvons plus
partir, ils nous verraient… Réfugions-nous dans le cellier et laissons
nos provisions bien en vue et peut-être que cela leur suffira et qu'ils
ne nous chercheront pas. Vite… (ils entrent dans le cellier)
2 - (entrent deux soldats, dont Tseu-Li ayant remis son calot)
LIANG - Manifestement, ce n'est pas la maison d'un propriétaire foncier!
TSEU-LI - Non, mais ils ont quand même fui… Et il n'y a pas longtemps…
Regarde, il y a encore du feu. Nous serons très bien ici pour nous réchauffer
et passer la nuit… sans rien abîmer.
LIANG - Et tu n'as pas vu? Ils nous ont même laissé de quoi faire
un bon repas!
TSEU-LI - Formidable…
COMMANDANT - (entrant) Qu'est-ce qui se passe?
LIANG - Commandant, regarde ce que nous avons trouvé!
COMMANDANT - Je vous autorise à le prendre à condition que vous
le payiez. Ce sont des pauvres gens, ils ont eu peur… Liang, jette des
brindilles sur le feu pour le ranimer. Et en attendant que l'eau soit chaude,
écoutez mes explications… Dans l'armée rouge, les officiers
expliquent aux soldats ce qui se passe. Asseyez-vous: "Cela fait cinq mois
que nous cherchons à échapper aux armées de Chiang Kai-shek.
Soixante lis par jour et plus…Nous avons déjà fait dix mille
lis, une vraiment longue marche! S'il le faut nous en ferons vingt mille, s'il
le faut nous en ferons vingt-cinq mille, et ce sera une vraiment, vraiment très
longue marche…! Mais à la fin, nous leur aurons échappé…"
TSEU-LI - Commandant, L'eau est chaude…
COMMANDANT - Alors, jette le riz dans la marmite…
LIANG - Si nous laissons deux taels pour le prix de ces provisions, cela est-il
suffisant?
COMMANDANT - Cela me semble juste. Mais, pour être plus certain de ne
pas être injustes, laisses-en trois…
TSEU-LI - Nous prélevons sur les propriétaires fonciers des amendes
suffisamment fortes pour que nous puissions faire les généreux.
C'est bien agréable!
COMMANDANT - Certes… En attendant que le riz soit cuit, écoutez-moi
encore… "Bien que nous apprenions la guerre en la faisant, nous la
faisons mieux que nos adversaires! Et même si nous avons subi des pertes
sévères, nous avons déjà infligé des pertes
infiniment supérieures à l'ennemi et c'est nous qui sommes en
fait victorieux… Mais ce n'est pas fini. Nous repartirons dès demain
matin. Et les ordres sont toujours les mêmes: à l'attaque quand
l'ennemi est en position de faiblesse, à la retraite quand il est en
position de force." Répétez après moi…
TSEU-LI et LIANG - "A l'attaque quand l'ennemi est en position de faiblesse,
à la retraite quand il est en position de force."
COMMANDANT - Très bien Autrement dit, il ne faut jamais attaquer sans
être sûr de vaincre. C'est ainsi que se résout la contradiction
entre une attaque qui est une défense et une défense qui est une
attaque… Et à force de tournoyer dans la Chine, d'éviter
les embuscades en nous glissant au fond des gorges profondes ou en escaladant
le sommet des montagnes enneigées, nous échapperons à l'armée
impérialiste et nous irons fonder le paradis communiste…
TSEU-LI - Chef, la soupe est prête…
COMMANDANT - Vous voyez bien: il suffit que je parle du paradis communiste pour
que la soupe soit prête!
TOUS - A la soupe!
LIANG - Mais peut-être pourrions-nous trouver des bols dans ce placard…
(il ouvre le cellier)
3 - (les soldats découvrent la famille)
LIANG - Regardez qui se cache là… Pourquoi vous cachez-vous? Sortez,
montrez-vous, nous ne sommes pas des ogres (la famille sort de son cellier).
Pourquoi tremblez-vous?
PERE - On nous avait dit…
FILLE - (se réfugiant dans les bras de sa mère) Maman, j'ai peur…
MERE - Allons, allons, calme-toi… Moi aussi j'ai peur, mais…
COMMANDANT - Il ne faut pas avoir peur. Nous sommes l'armée du peuple
et nous nous battons pour le peuple. Pourquoi le peuple aurait-il peur de son
armée? Nous nous inclinons devant vous très profondément.
(ils s'inclinent)
PERE - On nous avait dit tant de choses… Que vous aviez des nez rouges
et des yeux verts et que …
COMMANDANT - Oui, nous savons… que nous arrachions les yeux et que nous
ouvrions les ventres. C'est de la propagande! Pourquoi avoir cru toutes ces
sornettes. Vous voyez bien que nous sommes comme vous. Nous sommes des paysans
comme vous.
LIANG - Nous avons trouvé des provisions sur la table… Comme vous
n'étiez pas là et que nous avons très faim, nous vous les
avons achetées. Y consentez-vous?
PERE - Oui, bien sûr…
LIANG - Et est-ce que trois taels est un prix suffisant?
PERE - Trois taels est un prix très généreux…
TSEU-LI - Il est dit dans notre règlement que nous ne devons rien prendre
aux masses, pas même du fil et une aiguille, que nous devons parler avec
politesse aux gens du peuple, payer tout ce qu'on achète, rendre tout
ce qu'on emprunte… Vous nous avez procuré un très bon repas.
Nous vous remercions (les trois soldats de nouveau s'inclinent longuement devant
leurs hôtes).
MERE - Est-ce que vous ne croyez pas que votre soupe serait meilleure avec un
peu de sel?
TSEU-LI - Si vous en avez, elle serait effectivement bien meilleure.
PERE - Nous en avons un peu. Permettez-nous de vous l'offrir. Et nous vous prêtons
aussi ces bols… Et voici aussi un peu de beurre… C'est bon le beurre
dans la soupe!
COMMANDANT - Nous vous remercions encore une fois… (les trois soldats
s'inclinent une troisième fois et soudain se précipitent pour
prendre leur repas qu'il dévorent goulûment. Après quoi
ils font un peu de propagande)
TSEU-LI - Grâce à vous nous avons fait un très bon repas.
Pour vous remercier, écoutez ce que nous avons à vous dire maintenant
que nos ventres sont pleins. Sachez que nous sommes l'armée du peuple
et que partout où nous passons nous enlevons la terre aux propriétaires
et nous la donnons aux paysans. Nous proclamons aussi l'égalité
de l'homme et de la femme et nous recommandons que l'on ne bande plus les pieds
des femmes. Même si nous ne passons qu'une seule nuit dans un village,
nous apprenons aux paysans au moins les neuf caractères qui servent à
écrire les trois slogans: "détruisons les propriétaires
fonciers", "partageons les terres" et "libérons les
femmes".
PERE - Si les choses sont comme vous le dites, nous aimons l'armée rouge
parce qu'elle est avec les pauvres et que nous sommes pauvres.
FILLE - Maman, qu'est ce que cela veut dire: libérer les femmes?
MERE - Je t'expliquerai… Mais tu mettras du temps à comprendre!
COMMANDANT - (on entend du bruit à l'extérieur) Tseu-Li, va voir
ce qui se passe.
4 - (On amène des prisonniers du Kuomingtang)
TSEU-LI - (sortant et revenant) Commandant, notre avant-garde a encerclé
le hameau de You-Tchao et elle a fait beaucoup de prisonniers. On te les a amenés,
ils sont là devant toi (elle montre les spectateurs).
COMMANDANT - Très bien… Qui parle au nom des prisonniers?
LE SOLDAT DU KUOMINGTANG - (sortant des rangs des spectateurs) Moi, si vous
voulez... Nous avons peur!
COMMANDANT - Pourquoi avez-vous peur?
LE SOLDAT DU KUOMINGTANG - Parce que nous savons que vous allez nous faire subir
le supplice des dix mille morceaux.
COMMANDANT - Nous n'allons pas vous faire subir le supplice des dix mille morceaux…
Au contraire. Mais pour commencer, nous avons à parler avec vous. Pourquoi
vous, les prisonniers, vous êtes-vous engagés dans l'armée
du Kuomingtang? Est-ce par patriotisme?
LE SOLDAT DU KUOMINGTANG - Non, pas du tout. C'est parce que nous avions faim…
Mais dans l'armée du Kuomingtang ils ne nous donnent pas beaucoup à
manger, et en plus ils nous font marcher au delà du raisonnable, ils
nous traitent comme des bêtes et les officiers nous méprisent et
nous battent.
COMMANDANT - Vous voyez bien qu'il n'y a pas de raison pour que nous vous fassions
subir le supplice des dix mille morceaux.
LE SOLDAT DU KUOMINGTANG - Alors, qu'allez-vous faire de nous?
COMMANDANT - Il y a trois solutions… Vous allez être maîtres
de votre sort. Soldat Tseu-li, quelle est la première solution?
TSEU-LI - La première solution est … Pour ceux qui veulent rentrer
chez eux, nous les y autorisons. Nous leur donnerons même dix taels pour
le voyage. On ne fait pas de bons soldats avec des gens qui veulent rentrer
chez eux. Et quand ils seront rentrés chez eux, ils porteront témoignage
de ce que l'armée rouge est vraiment l'armée du peuple.
COMMANDANT - Très bien. Soldat Liang, quelle est la seconde solution?
LIANG - La seconde solution est… Si certains d'entre les prisonniers veulent
retourner dans l'armée du Kuomingtang, nous les y autorisons. Et nous
leur donnerons aussi dix taels. Et ils diront à leurs camarades que les
soldats de l'armée rouge traitent bien les prisonniers et que se rendre
est une bonne solution.
COMMANDANT - Et savez-vous quelle est la troisième solution? La troisième
solution est… Pour ceux qui veulent se battre contre les oppresseurs du
peuple, ils peuvent se joindre à nous. Ils ne seront pas beaucoup mieux
nourris, ils ne marcheront pas moins, mais les officiers ne les battront pas,
ils seront respectés et ils lutteront pour leur liberté.
TSEU-LI - Je témoigne. Les soldats de l'armée rouge ne sont pas
des monstres ni des rustres malappris. Ils sont des ouvriers et des paysans
qui savent tout faire de leurs mains. Ils savent faire la cuisine, découper
les cochons attraper et préparer les lapins, ils filent et tissent la
laine pour en tailler des uniformes, ils prennent soin d'eux-mêmes et
de leurs pieds, ils se fabriquent des sandales, ils cousent leurs boutons, ils
creusent des routes dans la montagne, ils font du feu avec du bois mouillé,
ils connaissent les plantes, celles qui peuvent être mangées, celles
qui guérissent; ils évitent celles qui empoisonnent. Et ils savent
se battre! Et pour les ruses de guerre, ils sont les premiers. Tout cela, ceux
qui n'y arrivent pas ne survivent pas…
COMMANDANT - Maintenant que vous savez tout, voulez-vous nous rejoindre? Vous
seriez accueillis à bras ouverts.
LE SOLDAT DU KUOMINGTANG - Nous vous remercions pour ces offres généreuses.
Nous voyons qu'on nous a menti et que l'armée rouge n'est pas ce qu'on
nous a dit qu'elle était.
COMMANDANT - Nous vous laissons délibérer entre vous et chacun
de vous nous dira ensuite quelle solution il a choisi. Pendant ce temps-la,
nous nous allons remercier nos hôtes et donner un coup de balai à
la maison pour la rendre aussi propre que nous l'avions trouvée.
MERE - Nous allons vous aider… (ils balayent et ils rangent, sauf Tseu-Li
qui s'avance…)
Conclusion
TSEU-LI - (enlevant son calot) Nous avons joué cette pièce aussi
bien pour les habitants de la ville que pour nos soldats, afin que les uns et
les autres soient instruits de leurs devoirs réciproques. Nous espérons
que nous y sommes parvenus.
RAPPEL HISTORIQUE
En 1911, l'Empire chinois, vieux de 2.000 ans, s'effondra. Il devint une République
à la présidence de laquelle furent placés Sun Yat-Sen,
puis Chiang Kai-shek, que l'on pourrait tous deux qualifier de "nationalistes
de droite". Mais cette république, en proie à la guerre civile,
attaquée par les Japonais, fortement remise en cause par de petits seigneurs
locaux (les seigneurs de la guerre!) et nombre de bandits de grand chemin, connut
d'immenses difficultés qui plongèrent le pays dans un chaos total.
Le parti de Chiang Kai-shek s'appelait le Kuomingtang.
Cependant, dans ce chaos, ou à cause de lui, le parti communiste a réussi
à prendre pied et à s'installer dans quelques bases (ou enclaves
territoriales) où il a promulgué des institutions faites pour
le peuple. Ceci, Chiang Kai-shek ne peut pas le supporter et en 1936 il lance
ses troupes, qui sont nombreuses, à l'assaut des bases communistes. Pour
leur échapper les partisans quittent leurs refuges et entament à
travers la Chine un longue retraite tourbillonnante qui les mènera, se
battant et marchant tout à la fois, jusque dans la Chine du Nord-Ouest,
où ils seront à l'abri des assauts nationalistes. En un an ils
parcoururent à quelque chose près 23 000 lis, ce qui fait environ
12 000 km. Les pertes avaient été très lourdes. Ils étaient
partis cent mille, ils arrivèrent dix mille, sachant que durant le trajet
certains de leurs soldats les avaient quittés et que d'autres les avaient
rejoints.
Plus on s'enfonce dans la Chine plus le terrain devient accidenté. L'armée
rouge n'eut pas seulement à se battre contre les forces nationalistes
qui cherchaient à les détruire, mais contre les larges fleuves
de la Chine, contre ses vallées étroites, ses montagnes abruptes,
ses forêts épaisses, ses hauts plateaux glacés sur les contreforts
du Tibet, ses marécages inhospitaliers et aussi contre les seigneurs
de la guerre, les minorités hostiles et même les brigands, qui,
communistes ou pas, voyaient les étrangers d'un très mauvais œil.
Le point culminant de cette marche fut la légendaire traversée,
sous le feu des mitrailleuses ennemies, du fameux pont suspendu de Luting…
Mao Zedong faisait évidemment parti de cette armée rouge en retraite.
Mais ce n'est que progressivement qu'il fut reconnu comme le chef suprême.
Sur le plan militaire, un rôle essentiel fut joué par Lin Biao,
Zou Enlai, et Chu Teh. A la fin, ils établirent leur base à Yunnan
dans le Shanxi, près de la Grande muraille.
Il était essentiel pour l'armée rouge en retraite de ménager
et même de séduire les populations des territoires traversés:
d'abord parce qu'il fallait qu'elle en obtienne l'aide nécessaire, ensuite
parce qu'elle voulait faire aimer le communisme qu'elle représentait.
Pour cette raison Mao institua un nouveau style de comportement militaire. Il
disait que le soldat communiste doit être, parmi les populations civiles,
comme un poisson dans l'eau. C'est ce qui fit sa force. Mais il faut aussi retenir
que, par manque de témoins objectifs d'exploits qui se déroulaient
dans un pays chaotique, l'histoire est toujours incertaine… La longue
marche est une épopée chargée de légende, la légende
fondatrice de la Chine de Mao… Et la légende embellit toujours
l'histoire. Mais il est très difficile de savoir jusqu'où!