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Déposé à la SACD


"HEIL HITLER"
LA SECONDE GUERRE MONDIALE
**
par Michel Fustier
(toutes les pièces de M.F. sur : http://theatre.enfant.free.fr )

PERSONNAGES
Adolf Hitler, le maréchal Hindenburg, l'historien ou historienne de service,
Un (ou une) journaliste, un (ou une) petit télégraphiste, le maréchal Goering.
Au mur, une carte de l'Europe


- 1 -
L'HISTORIEN(NE) DE SERVICE - La Première Guerre mondiale de 1914-1918 avait ruiné l'Allemagne. Dans le désordre qui s'ensuivit, un aventurier autrichien, Adolf Hitler, réussit, en mêlant la violence à la légalité, à s'emparer du pouvoir en 1933. Ensuite, il se lança dans une politique de conquête qui lui permit en quelques années de prendre possession de presque toute l'Europe. La guerre qu'il déclencha en 1939, la Seconde Guerre mondiale, fit des dizaines de millions de morts. Il ne put y être mis fin que grâce à la résistance acharnée de l'Angleterre et de l'U.R.S.S. et à l'intervention décisive des États-Unis... Ce qui suit se passe au début des années trente, à la présidence de la république allemande de Weimar. Hitler est venu trouver le vieux maréchal Hindenburg.
ADOLF HITLER - Monsieur le président de la république de Weimar, ce que veut le peuple allemand, c'est un pouvoir fort.
LE MARECHAL HINDENBURG - Et ce que veut monsieur Hitler, avouez-le, c'est exercer ce pouvoir… Quelle heureuse coïncidence! Mais tout au plus, monsieur Hitler, vous donnerais-je, et à regret, le poste de vice-chancelier.
ADOLF HITLER - Maréchal Hindenburg, je n'en veux pas. C'est le poste de chancelier qu'il me faut.
LE MARECHAL HINDENBURG - Monsieur Hitler, dois-je vous rappeler que vous sortez du ruisseau et que vous n'êtes civilement qu'un vagabond sans emploi. De plus, vous n'êtes même pas allemand mais autrichien. Quant à vos partisans, les nazis, ils ne sont qu'un ramassis de vauriens.
ADOLF HITLER - Monsieur le président dois-je vous rappeler que vous êtes le honteux maréchal Hindenburg qui a perdu la Grande Guerre et qui, du haut de sa noblesse et de ses quatre-vingt cinq ans, n'a pas été capable, en quinze ans, de rétablir l'Allemagne dans sa prospérité première.
LE MARECHAL HINDENBURG - (accablé, long silence) Chancelier, vous dites, monsieur Hitler…? Vous ne trouvez pas que vous y allez un peu fort?
ADOLF HITLER - Oui, chancelier. Du moins pour commencer.
LE MARECHAL HINDENBURG - Ah! Vous me faites peur! Et ensuite?
ADOLF HITLER - Ensuite, les pleins pouvoirs… Je ne transigerai pas. Je ne veux plus entendre parler des députés du Reichstag. D'ailleurs, regardez par la fenêtre: le Reichstag brûle.
LE MARECHAL HINDENBURG - Mon Dieu! Je parie que ce sont les S.A. qui ont fait le coup. Vos fameuses sections d'assaut!
ADOLF HITLER - Mais non, c'est un complot communiste. Communiste évidemment! Je décrète, puisque j'ai les pleins pouvoirs, l'anéantissement du parti communiste. Les camps de concentration ne sont pas faits pour les chiens. Nous allons réaliser l'unité du peuple allemand… Le parti unique… Enfin!
LE MARECHAL HINDENBURG - Vous n'en avez pas le droit.
ADOLF HITLER - Ce mot n'a pas de sens, j'ai tous les droits, Je suis le Droit… et je dois vous avertir, monsieur le président, que dès que vous serez mort, ce qui ne tardera pas, j'ajouterai vos fonctions aux miennes et deviendrai le chef, le guide, bref le Führer, seul maître de la nation allemande unifiée: un Empire, un Peuple, un Führer. (il salue et sort)

- 2 -
L'HISTORIEN(NE) DE SERVICE - Nous sommes maintenant à la radio allemande de 1937 à 1944. Un journaliste parle...
LE JOURNALISTE - (devant un micro) Je suis un journaliste allemand et ma mission est d'informer la glorieuse nation allemande. La première nouvelle que je dois vous annoncer est une bonne nouvelle: nous avons proclamé l'Anschluss et l'Autriche fait maintenant partie du grand Reich!
L'HISTORIEN(NE) DE SERVICE - Ce qu'il ne dit pas, c'est que l'Autriche a été violemment envahie, que le chancelier Schuschnigg a été déporté, que la gestapo a arrêté des dizaines de milliers de personnes, que le grand Freud a du fuir… Oui, le nazisme a soudain jeté sur l'Europe sa grande ombre terrifiante. Il va y instaurer partout le régime de terreur qu'il a déjà fait régner sur une Allemagne hypnotisée.
LE TELEGRAPHISTE - (qui entre et sort chaque fois qu'il apporte un télégramme) Voici un télégramme…
LE JOURNALISTE - Donnez… (il lit - même jeu chaque fois qu'il reçoit un télégramme) Une bonne nouvelle en annonce une autre: cela vient d'être le tour de la Tchécoslovaquie… La Tchécoslovaquie, glorieux haut-fait! Je vais mettre des petits drapeaux sur la carte, pour que nous nous y reconnaissions. Là, Autriche et là, Tchécoslovaquie… (drapeaux)
L'HISTORIEN(NE) DE SERVICE - Ici encore, Hitler a profité du problème des Sudètes pour procéder à une nouvelle annexion! Gestapo, S.S., arrestations, tortures, camps de concentration, élimination des élites… le processus est bien rodé. Et naturellement plus que jamais le Führer promet la paix! Les Allemands l'acclament.
LE TELEGRAPHISTE - Un autre télégramme…
LE JOURNALISTE - Cette fois, pardonnez-moi, ce n'est pas encore tout à fait la paix, c'est simplement la Pologne qui vient de passer à la casserole. La Pologne nous avait provoqués, nous l'avons envahie. Vous voyez, il ne faut pas nous provoquer, nous autres Allemands! En tout cas, le rêve de notre Führer, la poussée vers l'Est, est en train de se réaliser (drapeau).
L'HISTORIEN(NE) DE SERVICE - Offensive éclair. Destructions de l'armée polonaise. Arrestations par centaines de milliers. Exécution de l'intelligentsia polonaise. Il s'agit pour le grand Reich de transformer la Pologne en un champ de pommes de terre. A peine besoin pour les nouveaux Polonais de savoir compter jusqu'à cent. Quant aux Juifs, tous au ghetto, à mourir de faim. L'ordre règne à Varsovie.
LE JOURNALISTE - Qu'est-ce que vous venez encore m'annoncer?
LE TELEGRAPHISTE - La France et l'Angleterre nous ont déclaré la guerre…
LE JOURNALISTE - Excellent, ça nous fera un bon prétexte pour en prendre possession.
LE TELEGRAPHISTE - Attendez, attendez, n'anticipez pas! Dans son irrésistible mouvement vers la paix, le Führer vient aussi d'occuper le Danemark et la Norvège! (sort)
LE JOURNALISTE - Décidément, les glorieuses troupes allemandes renversent tous les obstacles. Deux nouveaux petits drapeaux. La route du fer est libre! Rien n'entravera notre progression.
LE TELEGRAPHISTE - (rentrant) Ce télégramme est encore plus important que les précédents…
LE JOURNALISTE - Quoi? La Belgique et la France sont envahies! Ca y est, c'est fait, vous êtes sûr?
LE TELEGRAPHISTE - Mais oui… Pardonnez-moi, je retourne aux nouvelles.
LE JOURNALISTE - (plantant deux autres drapeaux) Donc la Belgique et la France… Nous pouvons le dire, notre bien-aimé Führer, dans son élan vers la paix, met les bouchées doubles.
LE TELEGRAPHISTE - Je reviens! J'avais oublié, ça n'est pas grand-chose mais ça compte quand même: la Hollande!
LE JOURNALISTE - Ah bon! Les bouchées triples alors… Et un drapeau de plus!
L'HISTORIEN(NE) DE SERVICE - Toujours sous le signe de la paix, une phase essentiellement militaire. Après son offensive à l'Est, le Führer s'est en effet retourné vers l'Ouest. Comme en 14, il a violé la neutralité de la Belgique, en y ajoutant cette fois celle de la Hollande. Ensuite, ses divisions blindées ont déferlé sur la France. Le traité de Versailles est définitivement aboli.
LE JOURNALISTE - Dites donc, télégraphiste… Pas encore l'Angleterre?
LE TELEGRAPHISTE - Non. Contre toute raison, contre tout espoir, ils résistent. Les Anglais n'aiment pas la paix, ils n'ont pas le sens des réalités… Je vais voir où en sont les choses.
LE JOURNALISTE - Voici donc maintenant, chers auditeurs, que, confondue avec le grand Reich, se dessine l'Europe de demain. Les drapeaux de la gloire claquent dans le vent! La grand Reich est fait pour durer mille ans, a dit notre bien-aimé Führer. Et l'Angleterre alors? Dépêchez-vous…
LE TELEGRAPHISTE - Elle persiste dans son refus… Têtes de mule… Mais pas pour longtemps! Tenez, à la place, des nouvelles fraîches du front de l'Est...
LE JOURNALISTE - (lisant) La Finlande, la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie et la Yougoslavie ont rejoint le grand Reich… qui est donc de plus en plus grand! Heil Hitler! C'est le triomphe de la race allemande. Bientôt, bientôt la paix (drapeaux)
L'HISTORIEN(NE) DE SERVICE - Pendant ce temps, Hitler dans sa haine des Juifs, a décrété la solution finale: ce qui veut dire qu'il a organisé en grand les camps d'extermination et les chambres à gaz où il anéantit les populations juives de tous les pays qu'il a occupés. Et pas seulement les Juifs! Le monde n'en sait rien encore, il le découvrira plus tard avec stupeur.
LE TELEGRAPHISTE - (entrant essoufflé) Ca va tellement vite, je n'ai même pas le temps de reprendre mon souffle… ne me bousculez pas… Voilà.
LE JOURNALISTE - Quoi! La Grèce et l'Albanie! Où donc ne sommes-nous pas? Voilà et voilà (drapeaux). Heureusement qu'il n'y a pas plusieurs Führers dans le monde car, le nôtre étant partout, on ne saurait pas où mettre les autres. Mais que je suis bête, de même qu'il ne peut pas y avoir plusieurs Dieux, il ne peut pas y avoir plusieurs Führers.
L'HISTORIEN(NE) DE SERVICE - Personnellement, je trouve qu'un, ça fait déjà beaucoup!
LE TELEGRAPHISTE - Vous, on ne vous demande pas votre avis. Vous n'êtes pas d'ici! Grande nouvelle, grande nouvelle…
LE JOURNALISTE - Montrez… (il lit) Ah… Grande nouvelle en effet. Cher peuple allemand, j'ai le redoutable plaisir de t'annoncer que maintenant est venu le tour de la Russie! (drapeau). C'était le dernier obstacle à la paix… Je savais bien que nous ne pouvions pas nous entendre avec les communistes! Nous n'en ferons qu'une bouchée, nous serons à Moscou demain.
L'HISTORIEN(NE) DE SERVICE - Il se trompe! L'offensive allemande sur le front russe est partie trop tard. Les troupes allemandes ont été stoppées par l'hiver alors qu'elles étaient dans les faubourgs de Moscou… Ce qui n'a pas empêché les commandos d'extermination qui suivent l'armée d'exécuter, comme en Pologne, les élites russes. Quant aux prisonniers de guerre, qui ne sont que des sous-hommes, ils sont envoyés quasiment à l'abattoir.
LE TELEGRAPHISTE - Chut, chut… Devinez maintenant de qui c'est le tour? …Tenez!
LE JOURNALISTE - L'encre est encore fraîche… L'Italie, ce n'est pas possible! Allemands, je vous annonce solennellement que nous sommes entrés en Italie! (drapeau)
L'HISTORIEN(NE) DE SERVICE - La technique est parfaitement rodée, que vous dire de plus? Mais plus les frontières du Reich s'étendent, plus leur défense est difficile… Regardez! Nous avons atteint le point où la courbe s'infléchit.
LE JOURNALISTE - (rentre le télégraphiste silencieux et embarrassé) Et alors?
LE TELEGRAPHISTE - Et alors, plus rien. Ça s'est arrêté…
LE JOURNALISTE - Vous êtes sûr? Plus de conquêtes?
LE TELEGRAPHISTE - Non! Il faut dire que la Russie fait sa mauvaise tête, qu'elle résiste et que nous allons perdre Stalingrad… Quant aux États-Unis, ils sont rentrés dans la danse à côté de l'Angleterre. Nous sommes en train de nous faire grignoter un peu partout…
LE JOURNALISTE - Surtout qu'on n'en sache rien… Peuple allemand, jamais nous n'avons été plus près de remporter une victoire décisive. La paix perpétuelle est pour demain… Mais, en ce qui me concerne, pardonnez-moi, on a besoin de soldats, je suis mobilisé et je dois aller prendre ma place dans les rangs de notre glorieuse armée. Dieu est avec nous! (il salue et sort)
L'HISTORIEN(NE) DE SERVICE - Le voilà enfin calmé! Pour moi, je n'ai maintenant plus rien à ajouter, si ce n'est que contre tout espoir l'Allemagne va continuer à lutter jusqu'à l'épuisement. Mais nous avons soudain été transportés dans le Bunker du Führer à Berlin. Regardez comment ça va finir…

- 3 -
LE MARECHAL GOERING - Mein Führer, mein Führer…
ADOLF HITLER - Maréchal Goering, fusillez tous ces généraux félons qui ont essayé de se débarrasser de moi. Non, eux, pendez-les plutôt à des crochets de boucher.
LE MARECHAL GOERING - Mein Führer, mein Führer, les Américains et leurs alliés ont débarqué en Afrique, en Italie, en France. Sur tous les fronts nos troupes reculent… Elles reculent et se replient à l'intérieur de nos frontières.
ADOLF HITLER - Fusillez aussi tous les soldats allemands qui auraient l'audace de reculer ou de se rendre.
LE MARECHAL GOERING - Mein Führer, mein Führer, y pensez-vous vraiment?
ADOLF HITLER - Mobilisez à leur place les femmes et les enfants… Ils ne me trahiront pas, eux. Tout le monde au combat. Nous sommes presque déjà vainqueurs. J'ai des armes secrètes, des bombes, des avions, des fusées… Nous les balayerons tous de la surface de la terre.
LE MARECHAL GOERING - Mein Führer, mein Führer, soyez raisonnable. La résistance est impossible…
ADOLF HITLER - Personne n'est plus raisonnable que moi! Si le peuple allemand devait connaître la défaite, cela prouverait sa faiblesse et son impuissance à donner sa mesure devant l'Histoire. Il ne mériterait que l'anéantissement, ce qui ne peut pas être!
LE MARECHAL GOERING - Mein Führer, mein Führer, il faut le reconnaître, nous avons perdu la guerre.
ADOLF HITLER - Alors, si la guerre est vraiment perdue, la nation doit périr. Détruisez les villes, les routes, les ponts, les usines… Terre brûlée, que rien ne subsiste. Et profites-en pour te fusiller toi-même ensuite, maréchal Goering, toi qui m'as trahi!
LE MARECHAL GOERING - Mein Führer, mein Führer, je le voudrais bien mais il n'est plus temps. Les troupes russes ont investi Berlin. Elles sont à deux cents mètres de votre bunker… Et les Américains vont bientôt les rejoindre.
ADOLF HITLER - Tes mensonges me dégoûtent et je préfère la mort. Après six ans d'une guerre héroïque et glorieuse, je ne veux pas tomber vivant dans les mains de mes ennemis. Prête-moi ton pistolet… Et lorsque ce sera fait, qu'on brûle mon corps. Je ne veux pas non plus laisser de trace sur cette terre, elle est indigne de moi… (au public) Tout avait pourtant bien commencé! Je n'aurais jamais pensé que ça finirait aussi mal. (il se suicide)

RAPPEL HISTORIQUE

Après la première guerre mondiale, les Allemands vaincus avaient été considérés comme les grands responsables de la catastrophe et ils durent signer avec les "Alliés" (France, Angleterre, États-Unis) le traité de Versailles qui leur imposaient de lourdes charges. Quelques esprits lucides (en particulier Keynes: Les conséquences économiques de la paix) prédirent que cet écrasement de l'Allemagne, déjà épuisée, ferait courir au monde de grands dangers. Et en effet, sur fond de chômage, de violence et d'inflation, le parti National-Socialiste (les nazis!), inspiré par Adolf Hitler, réussit à prendre progressivement le pouvoir et à créer un état totalitaire qui redressa l'Allemagne tout en préparant ardemment la guerre.
Adolf Hitler était le fils d'un douanier autrichien de la région de Linz en Autriche. Il se sentit très jeune une vocation de peintre et gagna Vienne où il tenta d'être reçu à l'école des Beaux-Arts. Il échoua: amère déception à la suite de laquelle il s'engagea dans l'armée allemande où il fit comme caporal la guerre de 14. Plus tard, installé misérablement à Munich, il commença une carrière d'agitateur politique. Il fonda les "sections d'assaut", les fameux S.A. qui terrorisaient les populations et écrivit son célèbre livre : Mein Kampf, Mon combat, où il affirmait que le monde doit appartenir à la race supérieure des aryens-allemands. Les années passèrent et bientôt le nombre des membres des S.A. s'éleva à 2 500 000. Après une rapide ascension politique, Hitler fut légalement nommé Chancelier par le vieux maréchal Hindenburg (1933). Il devint ensuite le "Führer", seul maître du 3ème Reich allemand et se lança dans la politique de conquêtes qui est décrite dans la pièce…
Cependant qu'il faisait la guerre à ses voisins, Hitler instaura dans son propre pays un régime de terreur, dirigé principalement contre ceux qu'il appelait les ennemis du Reich: les opposants, les Juifs, les communistes, les minorités ethniques. Il étendit ensuite cette politique à tous les pays conquis et se montra particulièrement impitoyable envers les Slaves (Polonais et Russes). Les commandos spéciaux, les camps de concentration et d'extermination (chambres à gaz) furent les principaux moyens employés pour éliminer les populations indésirables. Les morts se chiffrent par millions.
Paradoxalement, en dépit de ces cruautés dévastatrices (la science et l'art allemand se trouvèrent entre autres décimés), Hitler avait réussi, par ses promesses et son éloquence hystérique, à subjuguer le peuple allemand, allant en particulier jusqu'à obtenir de chacun des membres de l'armée un serment de fidélité à lui-même. Aussi, malgré quelques complots qui échouèrent tous, la majorité, hypnotisée, lui resta inconditionnellement fidèle. Durant la phase victorieuse du combat, l'armée avait déjà subi de lourdes pertes. Mais ensuite son entêtement à poursuivre les hostilités jusqu'au bout conduisit Hitler, dans la phase finale, à sacrifier inutilement des millions de combattants et de civils (L'expression "Mein Führer, mein führer..." est à rapprocher de l'appel que, dans Le roi des aulnes de Schubert, le fils adresse à son père qui l'entraîne vers la mort : "Mein Vater, mein Vater"… Mon père, mon père…).
La Seconde Guerre mondiale, surtout compte tenu du fait que le Japon, allié de l'Allemagne, fit en Extrême-Orient ce qu'Hitler faisait en Europe, fut l'événement majeur du XXème siècle.